L’Eucharistie (3)

Publié le 15 décembre 2008 par Le Tourneau

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  • 3. Les « types » de l’Eucharistie dans l’Ancien Testament (suite)

    La manne que Dieu donnait chaque jour aux Hébreux pendant leur pérégrination dans le désert (cf. Exode 16, 31) est un « type » de l’Eucharistie. « Il s’agit, dans la manne comme dans l’Eucharistie, d’un secours donné par Dieu seul et que l’homme ne peut se procurer par lui-même.

  • C’est donc une grâce surnaturelle. Il s’agit par ailleurs d’une nourriture quotidienne, ce qui distingue l’Eucharistie, sacrement de chaque jour, du baptême, sacrement donné une seule fois. Il s’agit d’une nourriture spirituelle qui devait être reçue dans des dispositions de foi (cf. 1 Corinthiens 10, 3) » (J. Daniélou, Bible et liturgie, Paris, 1950, p. 204). Elle est plus qu’une simple nourriture et constitue déjà un sacrement : « La manne signifie le pain [eucharistique], l’autel de Dieu signifie le pain [eucharistique]. Mais c’étaient déjà des sacrements. Les apparences sont diverses, mais la réalité est la même. […] La nourriture spirituelle était la même pour eux que pour nous » (saint Augustin, Tractatus in Ioannem 26, 6, 12, cité ibid., p. 203-204) Jésus-Christ utilisera ce « type » : « Vos pères ont mangé la manne et ils sont morts. Si quelqu’un mange de ce pain [qu’il va donner], il vivra éternellement » (Jean 6, 50-51). De sorte que « la figure eucharistique de la manne fait donc partie non seulement de la tradition commune de l’Église, mais de l’enseignement même du Christ » (J. Daniélou, Ibid., p. 205). Le thème du repas qui unit à la divinité est fréquent chez les Pères de l’Église : « Par Salomon aussi l’Esprit nous montre la figure du sacrifice du Seigneur, en faisant mention de la victime immolée, du pain, du vin et aussi de l’autel : la Sagesse, dit-il, construit une maison et l’a soutenue de sept colonnes. Elle a immolé ses victimes, elle a mêlé dans le cratère l’eau et le vin et dressé la table. Puis elle a envoyé ses serviteurs, invitant à haute voix à venir puiser à son cratère, en disant : Venez manger mes pains et buvez le vin que j’ai mêlé pour vous. Salomon a parlé de vin mêlé, c’est-à-dire qu’il annonce prophétiquement le calice du Seigneur mêlé d’eau et de vin » (saint Cyprien, Epistola 63, 5). C’est un banquet en présence du Fils de l’homme. Il a lieu dans la maison de la sagesse qu’est le Temple ; sur la montagne, qui est la montagne de Sion, lieu de la demeure de Dieu et de la manifestation messianique ; dans la Ville, la Jérusalem terrestre, figure de la Jérusalem céleste. Il dépasse le banquet liturgique, car il donne des biens spirituels. Enfin, tous les peuples y sont admis, et non plus le seul peuple d’Israël. Ce banquet est accompli avec le Christ, car les temps messianiques sont arrivés avec lui.

    (à suivre…)


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